Comment se forge le caractère et la personnalité de mon chien?
Plusieurs facteurs déterminent le tempérament d’un chien. Le premier est l’hérédité. Chaque chien reçoit un bagage génétique de sa race, de ses parents et de ses ancêtres en général. D’autres données doivent cependant être également prises en compte comme, par exemple, les conditions dans lesquelles se sont passées la fécondation et la gestation. La femelle s’est-elle spontanément accouplée avec le(s) mâle(s) de son choix ou s’agit-il d’un accouplement assisté (ou forcé) avec un étalon sélectionné voire d’une fécondation in vitro ? La gestation s’est-elle déroulée au calme dans un environnement serein ou dans le stress ? Tous ces paramètres constituent ce qu’on appelle l’inné. Mais d’autres facteurs interviennent aussi: l’expérience de la future maman, le nombre de chiots dans la portée, la capacité ou non de la maman à s’occuper de ses chiots, le milieu dans lequel le chiot va évoluer durant ses premières semaines de vie, etc. Ensuite, en fonction de la personne ou de la famille qui va l’adopter, les expériences heureuses ou malheureuses, les associations diverses vont petit à petit forger le caractère du chien. Ce processus s’appelle l’acquis.
Assertif, timide, conciliant, introverti, extraverti, curieux, discret, indépendant, pot de colle, sociable, joueur, réservé, adaptable, volontaire, exubérant, intelligent, sensible, sportif, tonique, calme, têtu, déterminé … : les combinaisons sont innombrables.
Pas facile, cependant, de rester objectif lorsqu’il s’agit de déterminer ou de décrire le caractère de notre chien. Nous avons tous, en effet, une fâcheuse tendance à l’anthropomorphisme. Nous prêtons facilement à notre chien des comportements spécifiques à l’espèce humaine, interprétons les réactions de notre animal favori en fonction de notre propre prisme et projetons aussi nos attentes.
Un chien qui a du chien
Le chien assertif est un chien sûr de lui et bien dans sa peau. Il se remarque par sa prestance naturelle et son allure fière. La tête haute, les oreilles portées vers l’avant et la queue portée plutôt haute (en fonction de la race), on lui attribue parfois le terme de « chien dominant » que nous préférons éviter en raison de sa connotation négative sujette à des interprétations erronées. Ce type de chien est d’un naturel assez calme et posé. Un tantinet indépendant, il est peu joueur et observe à distance. Ni agressif, ni bagarreur, il n’hésitera toutefois pas à s’imposer en cas de nécessité. Il a naturellement tendance à calmer les autres qui vont jouer plus loin et un simple grognement de sa part suffit à faire cesser les conflits. Les autres chiens viendront facilement lui montrer des signes d’allégeance (par ex. léchage de babines). Si le chien assertif est un chien stable et calme, il a besoin d’un propriétaire qui lui fasse confiance. Il acceptera difficilement le dressage « à la dure » et risque de se rebeller s’il y a des rapports de force ou des incohérences de la part de son propriétaire. Ce n’est pas un chien avec lequel on fera des répétions incessantes de « assis », « couché », « debout », « au pied »,…. S’il accepte de se plier aux séances de dressage, il ne faudra surtout pas en abuser sous peine de le voir se bloquer. C’est le type de chien rare et très recherché par certains professionnels qui cherchent un « chien régulateur » c’est-à-dire un chien capable de « cadrer », sans agressivité, des chiens exubérants ou qui manquent d’autocontrôle.
Tous copains
Le chien conciliant/sociable est parfois appelé « chien soumis » (le terme de soumission a une connotation négative sujette à des interprétations erronées). C’est un chien qui s’entend avec tous les chiens. Lors d’une rencontre avec un autre chien ou une personne inconnue, la tête est portée plus basse et le corps se rapetisse. La queue est aussi portée basse (en fonction de la race) et bat rapidement avec de grands mouvements. Ce sont des chiens qui détestent les conflits et vont chercher à les éviter en montrant des signes d’évitement ou d’apaisement. Ils se mettent alors en position semi-assise ou sur le dos et perdent parfois quelques gouttes d’urine. Les oreilles sont dirigées vers l’arrière et plaquées sur le crâne. Ces chiens qui, à la base, ne sont pas spécialement craintifs peuvent devenir anxieux voire même agressifs si durant leur jeunesse, ils ont trop souvent été confrontés à d’autres chiens manquant d’autocontrôle (chiens bulldozers) ou exubérants ou lorsque leur propriétaire se montre souvent impatient, brutal ou dominateur et utilise la punition physique dès que le chien fait une bêtise. Le chien conciliant/sociable est un chien facile, à l’écoute et recherche l’approbation et les encouragements. Il peut devenir trop pot-de-colle et développer plus facilement de l’anxiété de séparation quand il est trop materné.
Le grand sensible
Le chien sensible est également catalogué comme « soumis ». C’est un chien peu exubérant et plutôt introverti. Les rencontres avec ses congénères, qu’il à tendance à éviter, doivent être bien dosées et choisies. Il déteste les chiens exubérants. Dans sa prime jeunesse, il faudra le guider avec doigté afin qu’il ne devienne pas un chien craintif. On observe chez lui rapidement des signes de stress. Sa famille idéale sera composé d’adultes calmes, qui ne lui mettront pas la pression. Avec lui, patience et encouragements lui permettront de montrer le meilleur de lui-même et de devenir un chien heureux de vivre. L’école des chiot ou le dressage traditionnel est absolument déconseillé avec ce type de chien. La pression y est trop forte et les autres chiens risquent de lui faire perdre le peu de confiance qu’il a en lui.
Encore et encore
Le chien « bulldozer » est un chien exubérant, tonique et extraverti. Joueur infatigable et enthousiaste, il est toujours « partant ». C’est souvent un chien bien dans sa peau qui aime le contact avec les personnes et avec ses congénères. Son exubérance et son manque d’autocontrôle risquent de déclencher rapidement des conflits avec les autres chiens à l’adolescence et à l’âge adulte. Ce type de chien est le meilleur candidat pour devenir un chien hyperactif, que l’on nomme aussi syndrome HS/HA, si certaines précautions ne sont pas prises dès son plus jeune âge. Une attention toute particulière devra être portée à l’apprentissage de l’autocontrôle. Les jeux devront êtres choisis et soigneusement dosés. Tout ce qui génère trop d’excitation devra être supprimé. Malheureusement, beaucoup de propriétaires vont, pour tenter de le fatiguer, le stimuler davantage en jouant beaucoup trop avec lui, ce qui est absolument déconseillé pour ce type de chien. Très attaché à l’homme, il peut facilement devenir destructeur et/ou malpropre lorsqu’il se retrouve seul. Son manque d’autocontrôle risque de mener à l’enfermement dans un varykennel (cage de voyage) malheureusement très à la mode aujourd’hui et source de stress et d’anxiété pour beaucoup de chiens.
Ce ne sont évidemment que quelques exemples parmi tant d’autres.
Quel que soit le tempérament ou le caractère de votre chien, n’oubliez pas l’essentiel. Votre chien ne pourra s’épanouir et progresser qu’à travers une relation cohérente, structurée et aimante.