L’apprentissage de la solitude fait partie des apprentissages essentiels pour le chien de famille. En effet, nos modes de vie nous obligent à parfois le laisser seul pendant de longues heures.
L’arrivée du chiot
La famille qui accueille un nouveau membre est toujours très enthousiaste. Les attentes vis-à-vis du chiot/chien sont nombreuses et la relation est parfois idéalisée.
De son côté, le chiot/ chien, a été séparé de sa maman, de sa fratrie et de son environnement d’origine avant d’intégrer sa famille d’adoption. C’est déstabilisant voire parfois traumatisant. Le plus souvent, l’humain devient assez rapidement le sujet principal d’attachement du chien/chiot. Où qu’il aille, le chien/chiot le suivra comme son ombre. Au départ, ce comportement est tout à fait normal car il est important pour le chiot/chien de trouver la sécurité nécessaire auprès de sa nouvelle famille. Observer les habitudes et rituels de la maison lui permettra d’anticiper les évènements de son quotidien. C’est ainsi qu’il associera assez rapidement les rituels avec des situations agréables ou désagréables pour lui comme par exemple:
Mise au harnais/collier = balade 😄
Mise au harnais/collier + voiture = véto ☹️
Chaussures de marche + anorak = promenade 😋
Chaussures de ville + clé = rester seul 😰
Armoire + bruits sachet = nourriture 😛
De son côté, l’humain apprécie très souvent cette attention inconditionnelle qui le valorise et lui fait sentir qu’il est aimé par son chien. Certaines personnes vont même avoir tendance à encourager le chiot/chien à les suivre où qu’elles aillent en lui témoignant beaucoup d’affection (caresses, paroles, etc.) en retour. Malheureusement, pareille attitude risque d’engendrer involontairement un futur trouble de l’attachement.
Le chien est un animal social
Le chien en tant qu’animal social apprécie assez rarement la solitude. Malheureusement, nos modes de vie nous obligent à la lui imposer régulièrement. Pour certains chiens, c’est un véritable déchirement qui s’exprime à travers des comportements inappropriés (destructions, vocalises, malpropreté, automutilation, etc.) qui peuvent devenir problématiques.
Les destructions
La malpropreté et la destruction d’objets de valeur ou de mobilier vont parfois amener la famille à mettre le chiot/chien dans une cage durant de nombreuses heures. D’aucuns se laisseront parfois convaincre par certaines lectures qui en feront l’éloge la présentant comme un lieu adapté et sécurisant pour le chien alors que la mise en cage va inévitablement aggraver la problématique. Lorsqu’aux destructions s’ajoutent les vocalises incessantes et avec elles les plaintes du voisinage, il n’est pas rare que les humains prennent des dispositions qui vont encore accentuer la détresse du chien. C’est le cas lorsque, ne sachant plus à quel saint se vouer, l’humain décide d’utiliser un collier anti-aboiements souvent présenté comme la solution miracle sur internet ou dans certains commerces. Et pourtant, qu’il s’agisse d’un collier anti-aboiement à la citronnelle ou d’un collier anti-aboiement à vibrations ou à pulsions électriques, ce collier va générer encore plus de stress chez le chien jusqu’à créer ce qu’on appelle le syndrome de détresse acquise. Paradoxalement, ce syndrome donne l’impression que le problème est résolu car le chien finit par se résigner et souffre en silence puisque ses appels à l’aide ne sont plus entendus. Le chiot/chien risque inévitablement de somatiser et de présenter progressivement des problèmes de santé (allergies, problèmes de peau, etc.), de comportement (peurs diverses, agressivité vis-à-vis d’humains ou de congénères) et/ou d’apprentissage. C’est souvent à ce moment-là que les référents décident de se séparer du chien et de le confier à un refuge.
Depuis de nombreuses années, maintes études scientifiques ont démontré que l’hyperattachement ou l’anxiété de séparation ne sont jamais des manifestations d’une quelconque dominance. Et pourtant, on trouve malheureusement encore trop fréquemment des comportementalistes ou vétérinaires formés « à l’ancienne école » qui, face à cette problématique, dispensent des conseils qui placent le chien dans une insécurité encore grande. Il en est de même pour les exercices d’obéissance qui ne sont d’aucune utilité dans les troubles de l’attachement.
Apprendre la solitude
L’apprentissage d’une certaine autonomie et de la solitude est un processus qui doit se construire progressivement. La mise en place d’activités autonomes apaisantes et relaxantes va grandement favoriser cet apprentissage. C’est ainsi que les repas hors gamelle et les activités masticatoires vont être une aide précieuse dans cet apprentissage.
En effet, lorsque votre chiot/chien est focalisé sur sa mastication, il est moins attentif à vos déplacements. C’est alors une bonne occasion de mettre en place des va-et-vient réguliers dans votre habitation, de changer de pièce, d’effectuer une sortie très brève pour sortir la poubelle sur le palier ou dehors ou encore d’aller chercher le courrier dans votre boite aux lettres.
Pour définir la meilleure stratégie à apporter, un accompagnement spécifique est recommandé. Il n’y a malheureusement pas de recette toute faite car chaque chien est un individu à part entière. Le consultant en éducation et comportements canins devra prendre en compte le tempérament du chien. Est-il généralement anxieux, sensible, craintif, enthousiaste, … ? Quel est le mode de vie du chien ? Quelle est la réponse apportée à ces besoins fondamentaux ? Quel est son degré d’autonomie ? Le lien qu’il a développé avec la famille est-il un lien sécure ou au contraire anxiogène ? Quels types de contraintes lui sont imposées ? A-t-il la possibilité de faire des choix ? Quel est son rôle au sein de la famille ? Quelles sont ses motivations profondes ?
C’est uniquement après cette première analyse qu’un accompagnement spécifique pourra être proposé en collaboration avec l’humain et la famille sans qui rien n’est possible.
Les thérapies naturelles
Pour aider le chien à mieux vivre la séparation, des produits naturels peuvent aider le chien à mieux vivre ses émotions.
En fonction des symptômes, certaines fleurs de Bach peuvent apporter un apaisement. Selon le tempérament du chiot ou du chien adulte et ses manifestations, les fleurs adaptées pourront être conseillées. Dans la sélection, on retrouvera souvent l’un ou l’autre des remèdes suivants :
Heather / Chicory/ Aspen /Mimulus / Star of Bethléem/ Rescue / Cherry plum, …
Certaines huiles essentielles calmantes et apaisantes peuvent aider le chien sujet à l’hyperattachement : Lavandula angustifolia, Citrus hystrix, l’Herbe des rois, la Maniguette sont quelques exemples d’huiles ayant une action apaisante au niveau du système nerveux.
En phytothérapie ou en gemmothérapie, la camomille, le tilleul, la fleur d’oranger ont une action calmante et apaisante.
Certains compléments alimentaires comme le Zylkène ou le Télizen sont fréquemment conseillés par les vétérinaires ainsi que des colliers DAP
Ces produits sont des aides précieuses mais il est important de savoir que toute solution doit être accompagnée d’une stratégie globale adaptée à votre situation sous peine de n’être qu’une pause temporaire ou un emplâtre sur une jambe de bois voire de se révéler totalement inefficace.
Si vous souhaitez aider votre chien à mieux appréhender la solitude n’hésitez pas à demander un rendez-vous individuel
Articles récents
Mon chien est fou de la balle
7/11/2022