L’éducation canine est en pleine mutation. Beaucoup de nouvelles approches émergent. Plus respectueuses de l’animal que par le passé. Parmi elles, l’éducation cognitive (ou cognitiviste) est encore peu connue. Elle permet pourtant de créer une relation authentique basée sur une vraie complicité. Elle peut mener à des apprentissages infiniment plus complexes comme par exemple la résolution de problèmes et de conflits.
Une approche « naturaliste »
L’éducation cognitive est une approche dite « naturaliste ». Elle a pour but de permettre à l’animal(individu) de mieux comprendre sa relation au monde. Il s’agit ici de favoriser la construction cognitive de l’animal par investigation en situation d’autonomie. Cette méthode repose sur les valeurs partagées, sur le « pourquoi » d’une action. Ce type d’apprentissage est réellement centré sur « l’animal (individu) », ses besoins en tant qu’espèce, ses compétences, ses tendances et ses motivations intrinsèques. Une telle approche de l’apprentissage permet de préserver la liberté de l’animal(individu) selon une progression qui respecte les étapes de son développement cognitif. Le but est de permettre au chien de devenir acteur des échanges avec son environnement plutôt que de le subir.
Les motivations profondes de l’animal
L’éducation cognitive va s’appuyer sur les capacités naturelles de l’animal et les intégrer dans les processus d’apprentissage. Elle va aussi envisager les motivations profondes de l’animal et rechercher une plus grande collaboration avec l’humain avec le moins de conditionnement possible. Le recours aux motivations extrinsèques telles que friandises, jouets,… est donc déconseillé parce qu’il focalise l’attention du chien sur la « récompense » au détriment de l’activité elle-même. Un chien ainsi conditionné pourrait arrêter son effort lorsqu’il atteint le niveau nécessaire pour obtenir la récompense. A l’inverse, l’éducation cognitive laisse au chien la possibilité de prendre des initiatives et l’encourage à proposer des comportements ou des attitudes propres. Pour cela, les mises en situation et les exercices proposés au chien doivent rester accessibles tout en présentant un défi pour l’animal. Quant au référent, il doit accompagner et soutenir le chien dans sa recherche d’un comportement approprié. Il interagira avec l’animal en utilisant une intonation ou un langage corporel adaptés, un regard appuyé suffisamment explicite. Cet apprentissage passe par plusieurs étapes et se construit tout au long de la vie du chien. Il permet l’apparition de capacités nouvelles et laisse à l’animal la possibilité d’adapter les réponses en fonction de chaque situation.
Selon la philosophie de Canischola, l’éducation cognitive est aujourd’hui la méthode éducative la plus respectueuse de l’animal. Basée sur une relation de confiance partagée, elle demande certes un investissement personnel considérable mais élargit indiscutablement le champs des possibles.