Mon chien est fou de la balle

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À savoir

Mon chien est fou de la balle

Avant l’arrivée d’un chiot, c’est souvent l’effervescence. Ça commence par des achats : coussin, laisse, harnais, collier et quantité de jouets. Quand finalement le chiot apparait, tout le monde se presse autour de lui. Si l’attente a été longue, le désir de lui témoigner notre affection n’en est que plus intense. Le chiot devient alors le centre de nos préoccupations. Nous voulons passer de bons moments avec lui. Et dans la liste des activités préférées, le lancer de balle figure indiscutablement dans le top 3. En effet, quoi de mieux pour fatiguer le chiot et s’amuser avec lui ?

L’éveil de l’instinct de prédation

Si jouer au lancer de balle part d’une bonne intention, il est utile d’en connaitre les effets pervers avant d’en abuser. Poursuivre un objet en mouvement fait partie de la séquence de prédation. C’est ainsi qu’on peut observer un chiot se mettre spontanément à courir derrière un papillon ou une feuille emportée par le vent. Pourquoi donc faudrait-il éviter d’innocents jeux de lancer de balle ? Tout simplement parce qu’ils ont tendance à exciter le chiot et qu’un chiot excité va régulièrement manifester des comportements qui vont rapidement devenir irritants et sources de sanctions. Les mordillements, sauts intempestifs et aboiements font partie de ce tiercé gagnant. Sachant que les jeunes enfants en seront les premières victimes avant que le chiot ne subisse des réprimandes injustifiées parce qu’à l’instar des enfants il n’est pas encore capable d’ajuster ses émotions.  border collie joue balle

Afin de s’éviter de coûteuses consultations auprès d’imminents spécialistes comportementalistes, il faut se garder de stimuler l’instinct de prédation du chiot par des jeux de lancer. En particulier, lorsque les chiens ont un instinct de prédation génétiquement très déterminé comme certains terriers de type Jack Russel, Westie ou Staffie, certains chiens de chasse comme le Munsterlander, l’épagneul breton, le Vizla ou encore les chiens de type berger comme le Border collie, le Berger australien ou le Malinois. Ces races, considérées comme très actives, deviennent rapidement complètement accros à la « baballe » et aux jeux de lancer avant de s’en prendre plus globalement à « tout ce qui bouge » comme les joggeurs, les cyclistes, les voitures et les enfants qui jouent. Il devient alors difficile de les contrôler. La séquence de prédation n’arrive pas à se finaliser par la phase de « consommation » obligeant le chien à répéter le schéma « en boucle ». Même si les jeux de lancé ne sont pas l’unique origine des problèmes de poursuite ils y contribuent très fortement.

Un schéma de récompense très addictif

Les jeux de lancer agissent au niveau cérébral notamment sur certains neurotransmetteurs tels que la dopamine directement liée au circuit de la récompense. Cette hormone du plaisir crée régulièrement une véritable addiction à ce type de jeux. Le chien en redemande encore et encore. Son enthousiasme nous aveugle. Il nous empêche souvent d’établir un lien de cause à effet entre les jeux de lancer et leurs effets délétères à savoir le manque de concentration, les difficultés d’apprentissage, de communication, de mémorisation à long terme et autres troubles de comportement en particulier en ce qui concerne la gestion des frustrations. Lorsqu’un chien reste constamment sur le qui-vive, à l’affut de l’objet magique susceptible d’être lancé, il n’est plus disponible aux interactions sociales. Il devient facilement réactif, irritable et peut mordre de façon incontrôlée.

De nombreuses lésions corporelles

Les dommages peuvent également être corporels surtout chez les chiens à morphologie plus lourde comme le Golden Retriever, le Labrador ou l’Amstaf. Les déplacements abrupts, les courses effrénées et les sauts avec mauvaise réception au sol provoquent des blessures considérables parmi lesquelles les plus fréquentes sont :

– Fragilisation des articulations ;      chien malinois avec balle canischola
– Rupture ou déchirure de ligaments croisés ;
– Luxation de la rotule chez les races plus fragiles ;
– Tendinites ;
– Douleurs dorsales ;
– Fractures ;
– Dysplasie précoce chez les chiens plus fragiles ;
– Arthrose précoce.

Des traitements longs et parfois très coûteux exigent souvent une mise au repos complète pendant de longs mois. Le chien habitué à courir compulsivement se retrouve du jour au lendemain enfermé dans une cage sans rien comprendre à ce changement de régime. La frustration de l’enfermement donne malheureusement lieu à de graves troubles de comportement.

Les jeux de lancer de balles avec votre chien sont-ils définitivement à proscrire ?

Au vu de leur toxicité, les chiots doivent absolument en être préservés. Il en va de leur équilibre psychique, de leur santé physique et de votre confort de vie.
A l’âge adulte, lorsque le chien a acquis suffisamment d’auto-contrôles, vous pouvez, si vous le souhaitez encore, les proposer occasionnellement pour de courtes durées. Il faut éviter que le chien ne s’excite exagérément et veiller à l’apaiser en clôturant l’activité de « poursuite » (lancer de balle) avec une phase de « consommation » (activité masticatoire ou jeu de recherche de friandises). Une balade lente permettra ensuite au chien de retrouver son calme. Veillez toujours à prévoir également une phase de repos pour que les systèmes endocrinien et parasympathique se rechargent.

Quels jeux faut-il privilégier avec son chien ?

Il faut favoriser les jeux qui renforcent la réflexion, la mémorisation, les apprentissages, le lien avec l’humain, la coopération et la collaboration.
En voici quelques-uns :

Les jeux de recherche de nourriture comme le pistage d’un morceau de viande, la recherche de morceaux de nourriture disséminés dans l’herbe ou sur des troncs d’arbre, la recherche d’objets ou d’humains (mantrailing) cachés à différentes distances en fonction de l’expertise du chien.
La discrimination d’objets qui consiste à apprendre au chien à différencier la balle de la corde, la peluche canard de la peluche girafe mais aussi la laisse du collier, la chaussure de la pantoufle.
La recherche d’un objet « perdu » au cours d’une balade où le chien devra rebrousser chemin pour retrouver un objet portant notre odeur (une chaussette ou un mouchoir par exemple).
Le jeu de la trousse avec des friandises cachées en balade ou dans le jardin.

L’avantage des jeux de flair est qu’ils peuvent se faire ou que vous soyez et en toute autonomie. Si vous ne savez pas comment les mettre en place inscrivez vous à nos jeux de flair en collectif ou en individuel.